Lepron et Hermouet, l’Europe leur appartient

Ouest-France (24/06/09) Extrait

Rencontre. Vainqueur de la Russie en finale, l’équipe de France a fait sensation, ce week end, en remportant le championnat d’Europe. Les deux vendéennes en bleu sont sur un nuage.

Aymeric Jeanneau, champion de France avec Villeurbanne• (Ouest-France du lundi 22 juin), Emmanuelle Hermouet et Florence Lepron, championnes d’Europe, sous le maillot bleu-blanc-rouge. On a vibré, samedi, à Saint-Fulgent et Luçon, ainsi qu’aux Herbiers, où tous trois ont inscrit leurs premiers paniers. Une fierté pour le basket vendéen.

La victoire de l’équipe de France féminine, face à la Russie, en finale de l’Euro (57-53), a valeur d’exploit. Plus en tout cas que son premier sacre européen, huit ans plus tôt, au Palais des sports du Mans, face au même adversaire ... L’ailière Emmanuelle Hermouet, 30 ans, 89 sélections, jubile intérieurement : « Personne ne nous attendait, à ce niveau. On a réussi un truc énorme, en dégageant une sérénité surprenante »

« Plus fort que tout »

Les Bleues, invaincues en neuf matches, ont effectivement marqué les esprits. « Pourtant, notre préparation a été plutôt courte, entre quinze jours et trois semaines ... C’était juste, mais on a fait preuve d’une grande solidarité et de maîtrise »

L’expérience d’Emmanuelle Hermouet, engrangée à Madrid et Salamanque (Espagne), puis avec Valenciennes, champion de France, il y a deux ans, n’y est pas étrangère. Autant de bons souvenirs qui n’égalent cependant pas ce titre européen « plus fort que tout. Une sorte d’aboutissement dans ma carrière. »

Il est vrai qu’avant de se relancer, en début de saison, avec Toulouse, elle était restée un an sans jouer ! La raison ? Une rupture des ligaments du genou gauche, lors de la finale de la Coupe de France 2007, remportée contre Bourges.« Je me suis fait opérer à Bordeaux, où je suis passée pro (2001), puis j’ai entamé ma rééducation, à La Rochelle, aux côtés de mes proches. L’envie est revenue peu à peu, des clubs de Ligue m’ont contactée mais j’ai préféré attendre, et opter pour un club de N1. »Un pari risqué mais gagnant !

Née à Poitiers, Emmanuelle Hermouet se dit « Rochelaise d’adoption ", sans oublier pour autant la Vendée voisine, chère à son cœur. « Je devais avoir 1 an, à peine, quand j’y suis arrivée. Mes parents tenaient un commerce à Luçon. J’y reviendrai avec plaisir, mi-juillet, voir Sébastien (son frère), Alexis (son neveu) et le club, bien sûr… » Celui de ses débuts, avant d’intégrer la section sportive départementale, puis le club de La Roche, au crépuscule des années 90. Un joli parcours, peu banal, vers le professionnalisme, hors du classique circuit fédéral.

Fête sur les Champs

En attendant, ces Françaises cousues d’or ont coiffé leur couronne de reines d’Europe. « On a peu dormi dans la nuit de samedi à dimanche s’amuse Emmanuelle Hermouet. Et 1e lendemain, à Paris, on a remis ça ! » Dimanche midi, l’équipe de France s’est attardée dans un restaurant des Champs-Elysées. Yvan Mainini, président de la Fédération française, leur devait bien ça. Le Comité national olympique l’a d’ailleurs imité lundi… Désormais en vacances, les Tricolores ont le temps de récupérer.

Michel LE TUTOUR

Réagir à cet article - Levas - 24 juin 2009