Ouest-France l’Indépendant et Sud-Ouest : 6e Journée

Les Vendéens a la conquête d’un doublé

Vainqueur surprise de Hagetmau, Ie Pays des Olonnes va tenter de récidiver face au coleader. Et Luçon d’enchaîner à Mont-de-Marsan ...

Pays des Olonnes - La Rochelle, samedi (20 h). Les Olonnais ont réussi la performance de vaincre, chez eux, Hagetmau (81-63). C’est l’une des deux surprises de la 5° journée. La question que Sebastien Cartier se pose est de savoir si ses hommes sont capables de remettre le couvert, salle Beausejour, face a des Rochelais donnés comme l’épouvantail de la poule même si, à ce jour, c’est Dax (invaincu) qui crée la sensation : « Je vais finir par croire qu’a domicile les gars ont peur de trop bien faire et qu’ils finissent par se mettre une inutile pression sur les épaules. »

Face aux Charentais, ils n’auront aucune raison de le faire puisque les Maritimes seront de logiques favoris. L’entraîneur vendéen n’hésite d’ailleurs pas à affirmer que cette formation, frustrée l’an dernier de ne pas être montée, s’est encore renforcée et se présente comme une équipe capable de jouer en N 1. « II faudra certainement élever notre niveau de jeu - je veux parler de celui que nous avons dispensé samedi dernier `pour espérer les inquiéter. »

Mont-de-Marsan - Luçon, samedi (20 h). Tout comme leurs voisins olonnais, les Luçonnais ont signé une belle victoire, le week-end dernier. La qualité de jeu vendéen rend frustré Laurent Hay, quant à la venue précédente du leader : « Avec une adresse normale, nous battions Dax. Par contre, face a Brissac, nous étions mieux en attaque, et plus forts en défense. »

Les Luçonnais pourront-ils avoir cette même détermination a l’extérieur ? Ce que vit le coach en déplacement, Sebastien Cartier le rencontre a domicile. « Si nous ne sommes pas capables de ramener quelques doubles points de l’extérieur, nous serons très vite condamnés. »

Attention toutefois aux Landais. Ils viennent de passer 27 points à Carquefou, hors de leurs bases. Chaque week-end apporte sa grosse surprise. Une victoire vendéenne a I’extérieur, indépendamment de I’adversaire, en serait déjà une.

La 5e journée. Garonne - Beyssac Beaupuy, Pornic - Carquefou, Pays des Olonnes - La Rochelle, Mont de Marsan - Luçon, Saint Clément des Baleines - Dax, Brissac - Pau, Toulouges - Hagetmau.

Indécis comme jamais !

Le derby du Marmandais a rarement paru aussi équilibré entre un GAB qui remonte doucement la pente et un BBM invaincu depuis trois matchs.

Un soir de derby dans le « Chaudron » meilhanais, ça ne se rate pas. Pourtant, depuis quatre saisons que Garonne ASPTT Basket et Beyssac-Beaupuy-Marmande se côtoient au sein de la Nationale 2, les Marmandais ont pris la mauvaise habitude de snober la soirée. Oh, pas volontairement certes, mais ça fait tout de même mauvais effet. La première confrontation entre les deux clubs voisins mise à part, lors de la saison 2007-2008, le BBM n’a jamais pu (su ?) rivaliser avec le GAB sur le parquet du Complexe Jean-Fenouillet. Pire, l’écart au score va depuis crescendo, dans des proportions humiliantes : - 17 en 2008-2009, - 29 en 2009-2010 et - 38 en 2010-2011 !

À moins de passer au-dessus de la barre des 50 points dans la musette, les Marmandais n’ont donc plus à craindre de passer à côté de l’événement. C’est déjà (trop) fait. Nonobstant ces considérations purement historiques, le BBM puise dans son début de saison inespéré - quatre victoires en cinq journées - l’indice palpable d’un exploit enfin possible dans la salle meilhanaise.

« On ne va pas fanfaronner maintenant mais personne ne nous voyait avec ce bilan extrêmement positif au bout de cinq journées », note Christian Ortéga. L’entraîneur du BBM, qui s’apprête à découvrir l’ambiance surchauffée du « Chaudron », se méfie ainsi de la « bête blessée » garonnaise. Mais concède avoir élaboré un plan de bataille précis : « On a mis en place cette semaine des choses pour les contrer. Je ne les dévoilerai pas ici. Mais si on veut battre le GAB chez lui, il nous faudra d’abord nous appuyer sur notre collectif et cet esprit de solidarité qui fait notre force depuis le début de la saison. Mon groupe est jeune. Il progresse et apprend petit à petit à jouer ensemble. La confiance qui anime les joueurs actuellement nous permet de proposer un basket de qualité. Le derby à Meilhan s’annonce comme un test intéressant. Que l’on va tenter de remporter. »

Le GAB se cherche encore

Si le BBM sent le coup à sa portée, c’est aussi parce que le GAB n’est pas tout à fait dans son assiette depuis le coup d’envoi du championnat. Le psychodrame José Ruiz en partie évacué (1), les Garonnais de Cyril Marboutin, aux commandes de l’équipe première depuis la déroute dans le « Chaudron » face à Pays des Olonnes (75-101), s’efforcent de retrouver l’élan qui les a portés en play-off ces deux dernières saisons. Défaits à Hagetmau-Doazit lors de la 3e journée, les Meilhannais ont depuis enchaîné deux succès valeureux devant La Rochelle, gros bras de la poule, et à Pau-Nord-Est, d’un petit point. Deux résultats acquis grâce à une défense acharnée faute d’une adresse retrouvée.

« En arrivant, j’ai d’abord pris la température avant de m’apercevoir que les règles établies ne collaient pas avec ma conception du basket, confie Cyril Marboutin. J’ai décidé de tout changer et de repartir de zéro pour ne pas rester dans cette continuité. La reconstruction prend du temps mais les matchs couperets, eux, se succèdent chaque week-end. Les deux victoires contre La Rochelle et Pau nous apportent un peu de sérénité mais, si le plus important reste de gagner, on ne peut décemment pas se satisfaire de la qualité actuelle de notre jeu et de l’adresse globale. J’attendrai néanmoins la fin de la phase aller avant de tirer un premier bilan. »

Le doute est permis

Entre une équipe déjà sûre de ses forces (le BBM) et une autre (le GAB) qui tente de disperser les doutes nés d’un début de saison chaotique, le doute n’est plus permis : il y aura… doute, ce soir, quant à l’identité du vainqueur, au moins au coup d’envoi de ce grand derby marmandais. Ce soir, le « Chaudron » mettra aux prises deux équipes disposant de l’ensemble de leurs forces vives, chacune renforcée au cours des dernières semaines (Pehoua au BBM, Rannula au GAB), et fréquentant toutes les deux les hautes sphères du championnat. Un choc, un vrai, dépassant aujourd’hui largement le cadre d’un bien trop réductrice suprématie locale entre deux clubs au niveau jamais aussi proche depuis quatre ans.

Dans sa salle, le GAB, déjà fessé par Pays des Olonnes, subira la pression du résultat qu’un BBM décomplexé n’aura pas à supporter. Suffisant pour faire pencher la balance ?

(1) Le GAB s’est séparé de son entraîneur, arrivé cet été, après deux journées.

Duel entre amis

Nicolas Laulan et Loïc Firmin parlent du derby, de leur rôle de capitaines du GAB et du BBM ainsi que… l’un de l’autre.

Un match vraiment spécial ?

Nicolas Laulan : « Le derby, c’est LE rendez-vous du basket marmandais et l’occasion de voir les copains de Marmande. On échange avant le match parce qu’on a forcément des connaissances dans le camp d’en face. Ce qui n’empêche pas juste après que l’on se frotte un peu sur le terrain. Ça fait partie du jeu. Après, c’est surtout l’environnement qui rend ce match si spécial. Car l’équipe qui le gagne ne comptera toujours que deux points de plus au classement. »

Loïc Firmin : « Les joueurs ressentent l’engouement autour de cette rencontre mais on essaie de relativiser au maximum pour ne pas subir toute l’agitation qu’il y a autour. Pour ma part, j’ai joué les quatre derniers à Meilhan et je garde surtout en mémoire les déroutes de ces deux dernières années (lire par ailleurs). Par rapport à la saison dernière, je ressens moins d’emballement chez les supporters, ça devient de plus en plus une histoire de dirigeants. Aujourd’hui, les joueurs des deux équipes se côtoient et se connaissent bien. Du coup, il y a bien moins d’hostilité entre nous qu’auparavant. »

Quels capitaines sont-ils ?

Loïc Firmin : « Je suis arrivé il y a trois ans au BBM en provenance de Valence-Condom. Je suis devenu capitaine dès la première saison mais je me suis blessé et j’ai laissé ce rôle au début de ma deuxième saison ici avant de reprendre le flambeau. En août dernier, l’équipe a décidé que je serai encore le capitaine pour cette saison. À seulement 28 ans, je suis le plus vieux de l’équipe ! Le terme de "guide" ne me plaît pas. J’essaie de montrer aux jeunes de l’effectif la marche à suivre, sur et en dehors du terrain. Je me dois d’être irréprochable pour être crédible. J’aimerais être le capitaine du BBM qui gagne pour la première fois à Meilhan. »

Nicolas Laulan : « Mon rôle de capitaine me tient à cœur. Il est facilité au GAB car le groupe est composé de garçons d’expérience qui connaissent les exigences et les contraintes de la Nationale 2. Ça fait vingt ans que je suis à Meilhan et sept saisons que j’essaie d’assumer cette responsabilité. Je suis fier d’être le capitaine du GAB mais ce n’est pas pour autant que je me sens au-dessus des autres. Quand le groupe a eu des soucis avec l’ancien coach (José Ruiz, remercié après deux journées, NDLR), j’ai été mis à contribution pour faire le tampon entre l’entraîneur, les joueurs et les dirigeants. Un capitaine est surtout important dans les mauvais moments pour continuer à faire avancer tout le monde dans le même sens. »

Ce qu’ils pensent de l’autre ?

Nicolas Laulan : « Loïc est un joueur très propre, sobre, qui se met au service de son équipe. Il score quand il faut scorer, il défend quand le besoin s’en fait sentir. Loïc est l’exemple type du joueur obscur qui sublime le collectif. En dehors du parquet, c’est un bon gars que j’apprécie et que je respecte. Mais on ne se fera pas de cadeaux sur le terrain. On attendra l’après-match pour discuter… d’autre chose que du basket. »

Loïc Firmin : « Nicolas a su s’imposer dans une équipe du haut de tableau sans être le meilleur rebondeur ni le meilleur marqueur ni le meilleur passeur. Il est une pièce essentielle du GAB depuis de nombreuses années. Quand un ballon traîne au sol, on peut être sûr qu’il sera le premier à se jeter dessus. S’il venait au BBM, j’aurais peur qu’il me pique ma place ! »

Toulouges a faim

La défaite de la semaine dernière à Dax n’est plus qu’un mauvais souvenir pour les Toulougiens, désormais il faut aller de l’avant et marquer des points. Cela commence ce soir par la réception d’Hagetmau. Et si les Aquitains pointent à la quatrième place du classement, ils auront à coeur de laver la cuisante défaite à domicile (-18 points) qu’ils ont essuyé la semaine passée contre Olonnes. "Tout le monde est costaud dans cette poule, donc on n’est jamais sûr du résultat, même quand on joue à domicile. Il y a énormément de surprises", glisse le coach de l’USAT Laurent Kleefstra. Mais les "sang et or" ne comptent plus laisser personne venir s’imposer sur leur parquet. "Les victoires à domicile sont les plus importantes" rappelle l’ancien meneur de jeu. Expérimenté, il prévient : "Ils ont un nouveau coach, Patrick Moucouvert, il a amené avec lui beaucoup de nouveaux joueurs, dont l’intérieur Erwan Fournier qui culmine à 2m07. Nous savons qu’ils sont solides". Mais loin d’eux l’idée d’abandonner avant l’heure, car ils l’ont montré contre Pau, les Toulougiens sont capables de hausser leur niveau de jeu. Ce qui manque, c’est de la constance dans la performance. Et si l’adresse extérieure a fait défaut le week-end dernier, Laurent Kleefstra assure que ses hommes ont travaillé toute la semaine à arranger ce point noir. "Nous avons travaillé l’animation offensive, afin de ne pas reproduire ce 2 sur 21 de la semaine dernière". Quoi qu’il en soit, les Toulougiens semblent avoir faim de victoires.

Réagir à cet article - Levas - 21 octobre 2011